SEUIL
Voir toutSérie qui s’inscrit dans la continuité de Schmates. Les corps hésitent sur le seuil à pénétrer, reculer ou s'effacer.
-Travail sur toile avec de l’encre de Chine, de l’encre de gravure et des pigments.
TRACES
Voir toutSérie qui s’inscrit dans la continuité de Schmates et de Seuil. Les formes s'effacent encore plus, ne laissant sur la toile qu'une légère empreinte des corps.
Travail sur toile avec de l’encre de Chine, de l’encre de gravure et des pigments.
Nadine Kohn-Fiszel
Artiste plasticienne
SCHMATES
1998- 2003
Série relevant d’une réflexion sur la trace,
le passage d’un corps envisagé de dos,
conjointement avec une réflexion sur le tissu usagé,
la déchirure et le rebut.
Galerie
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Textes, parutions et expos
Les Tombants
Nadia Blumenfeld
Pendus. les corps ne répondent plus au souffle du vent.
Etirés, les bustes ne sont pas apaisés.
On est au premier regard happé et déstabilisé par la violence qui se dégage de ce corps, de cette œuvre. L’œuvre fait corps et le corps a donné naissance à ce travail. Les matériaux, car il s’agit de travaux en relief entre ciel et terre...
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ou encore, entre sculpture et bas-reliefs, sont du ressort de l'art pauvre.
Drap, dentelle, papier japon, encre, fil de fer, cire, tissus.
Le regard s'enveloppe dans ce drap, happé comme par une seconde peau, par un linceul.
On pense à des empreintes, on sent, immédiatement sous-jacents, les nombreuses couches, qui sont venues se lover dans l'empreinte, dans la proposition de départ : on voit du noir et du blanc mais l'absence de couleur n'est qu'apparence et elle est aussi dans la profondeur.
Souvent une œuvre est apparat et s'exhibe, ici c'est une proposition inverse qui nous est faite. L'œuvre est retirée elle-même, elle s'avance masquée, on peut y voir une inversion, un retrait en soi : à l'extérieur peut se créer le monde.
Plis, encres, traces, les photos ne peuvent reproduire toute l'épaisseur de la proposition : On pense aussi à l'impression, aux textes.
Du fait même de leur accrochage sans châssis, ce qui les fait nommer les tombants, on a une négation de I' « œuvre » figée, accrochée, encadrée, enchâssée, calibrée à spécificité picturale ou sculpturale.
Les matériaux et les formes déstabilisent, interpellent et donnent l’envie et la nécessité d'entrer plus avant dans cet art corporel et ouvert.
Au-dessus de la falaise, en plein vent, on voit la mer battre les rochers et de rares buissons accrochés à flanc de pierre se tordre dans l'espace.
On peut alors s'imaginer tout à la fois un oiseau qui vole en prenant appui sur l'air à ras de roche et l'on a la vision extérieure, et tout à coup voir une faille dans ce tombant là et y pénétrer, consentir à se faire absorber et le calme domine, le vent retombe, le rougeoiement du centre de la terre apparaît.
Je pense à ce texte de Hans Jonas dans « Le concept de Dieu après Auschwitz ». « Tsimtsoum » veut dire contraction, retrait, autolimitation.
Pour faire place au monde, le En-Sof du commencement, l'infini, à dû se contracter en lui-même et laisser naître ainsi à l'extérieur de lui le vide, le néant, au sein duquel et à partir duquel il a pu créer le monde. Sans son retrait en lui-même. rien d'autre ne pourrait exister en dehors de Dieu, et seule sa durable retenue préserve les choses finies d'une nouvelle perte de leur être propre dans le divin « tout en tout».
Exposition MEMORY LANE
Canton, Chine, juillet 2012