SCHMATES
Voir tout1998- 2003
Série relevant d’une réflexion sur la trace, le passage d’un corps envisagé de dos, conjointement avec une réflexion sur le tissu usagé, la déchirure et le rebut.
TRACES
Voir toutSérie qui s’inscrit dans la continuité de Schmates et de Seuil.
Les formes s'effacent encore plus, ne laissant sur la toile qu'une légère empreinte des corps.
Travail sur toile avec de l’encre de Chine, de l’encre de gravure et des pigments.
Nadine Kohn-Fiszel
Artiste plasticienne
SEUIL
Série qui s’inscrit dans la continuité de Schmates.
Les corps hésitent sur le seuil
à pénétrer, reculer ou s'effacer.
Travail sur toile avec de l’encre de Chine,
de l’encre de gravure et des pigments.
Galerie
Ecrits sur
Seuil
Linceuil
Catherine IFERGAN
Suspendus, lourds, parfois animés d'ondes très lentes qui multiplient le mouvement des barres d'accroche, ces draps reflètent dans leurs poids, la gravité des corps qu'ils évoquent.
Empreintes, négatifs de corps, de troncs ...
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sans jambes, sans bras, sans tête, sans sexe ou presque.
Corps tout de même, on reconnaît le torse, l'attache d'une épaule, l'arrondi d'une hanche.
Evoquant des embaumements antiques, des mises en terres étrangères, des inhumations sans tombeau, des corps sans sépulture, des carcasses noircies, brûlées, les formes se répondent d'œuvre en œuvre, sortant des draps, â force de superpositions, ou pénétrant, tournant le dos au spectateur, dans un monde plat et souple, sombre et blafard, rugueux et mou.
Suaires sans visage, s'agit-il de morts anciens, de mémoire de morts ou du vivant, doublé, collé, déchiré, rapetassé, soutenu ä la limite d'un passé et d'un présent, d'un présent et d'un futur?
Ombre aux tableaux
Veronique TRIMMING
La matérialité sculpturale des œuvres précédentes, architecture de fer, tissu et papier, laisse la place dans cette nouvelle série à un ensemble d'œuvres plus économes. Si le corps demeure la question essentielle et lancinante, il se donne à voir ...
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comme une présence incertaine au seuil de la disparition.
Traces et gestes prennent alors la relève de la matière : ils en prolongent l'écho de tableau en tableau comme autant d'ombres portées.
Doubles de ce corps premier qui semblent nous rappeler comme l'écrit Clément Rosset que « tout peintre a pour mission fondamentale de réussir ou de manquer son autoportrait ( ... en l'absence même de toute tentative de se faire figurer lui même sur la toile)»*.'"
Par leur ambiguïté fondamentale, les œuvres précédentes échappaient à la dénomination de tableau. Elles affirmaient la présence d'un corps oscillant entre structure et délitement, échafaudage labile de drap flottant, fragile épiderme de papier laissant entrevoir de paradoxales entrailles.
Table et stèle tout à la fois, le tableau réapparaît.
Les strates de papiers marouflées sur la toile sont, ici, solidaires de leur support et lui confère une rigidité nouvelle.
Mais, imperceptiblement, les plis du papier nous rappellent les affinités du tableau avec le corps.
Et c'est le tableau lui-même qui devient corps au-delà de toute représentation.
La série prend alors tout son sens : elle suppose une recherche en mouvement qui conjure et diffère l'achèvement de l'œuvre. Chaque tableau porte en lui la mémoire de tous les tableaux dans une épaisseur qui est â la fois profondeur et surface pelliculaire.
De même, la couleur qui apparaît dans les œuvres récentes n'est pas une surface, mais diffuse et sous-jacente, elle semble sourdre des profondeurs.
Incarnat subtil s'offrant au regard à travers le feuilletage des papiers diaphanes.
Ainsi, le mouvement qui explore, à la manière d'un archéologue devant un champ de fouilles, les diverses implications de cette interrogation sur le corps nous révèle combien une œuvre est précieuse lorsqu'elle parvient, comme ici, à faire surgir du fond des images son propre questionnement.
*"Le Réel et son double", Clément Rosset.
Voir aussi la thèse de Nadine Kohn-Fiszel, "L'auto-retrait".
Exposition
Exposition Memory Lane, Canton, Chine, juillet 2012